2023 M10 23
C’est une belle initiative à saluer de la part de la métropole de Strasbourg, qui a mis en place une mesure pour lutter contre les perturbateurs endocriniens. Ces derniers représentent un problème majeur de santé publique puisqu’ils perturbent le fonctionnement hormonal de l’être humain. On les suspecte ainsi d’engendrer des conséquences néfastes sur la santé : infertilité, maladies thyroïdiennes, troubles du spectre autistique ou encore troubles déficitaires de l’attention.
Pour réduire notre exposition à ces molécules, de nombreuses mesures ont été prises ces dernières années, comme l’interdiction du Bisphénol A dans les biberons et autres contenants destinés aux jeunes enfants. Mais de nombreuses études pointent également le rôle de l’alimentation dans la transmission de ces perturbateurs hormonaux, et en particulier des aliments exposés aux pesticides et autres produits chimiques.
Des “ordonnances vertes” pour une alimentation plus saine
C’est la raison pour laquelle la métropole de Strasbourg a proposé l’année dernière de délivrer des “ordonnances vertes” aux femmes enceintes afin de réduire leur exposition aux perturbateurs endocriniens.
Délivrée par un médecin généraliste, un gynécologue ou une sage-femme, cette ordonnance leur permet de bénéficier d’un panier de légumes bio gratuit chaque semaine pendant sept mois. Elle leur offre également des ateliers de sensibilisation pour comprendre les effets d’une alimentation saine sur leur santé. Un dispositif qui a touché plus d’un quart des Strasbourgeoises enceintes l’année dernière. Un résultat supérieur à l’objectif que s’était fixé la métropole, qui était de toucher 10% de la population cible.
Un projet de loi pour généraliser la mesure à toute la France
Face à ce succès, la ville a décidé de pérenniser et d'élargir le dispositif : désormais, près de 1 500 femmes enceintes pourront bénéficier de cours de sensibilisation et de paniers de légumes bio en circuits courts chaque année.
Et pour aller encore plus loin, des élus se sont emparés du sujet et un projet de loi a été déposé récemment à l'Assemblée nationale pour généraliser cette initiative à l'échelle nationale. Si c’était le cas, toutes les femmes enceintes, en France, pourraient bénéficier de ces ateliers et de ces paniers de légumes - environ 3 kilos par semaine.
La mesure permettrait ainsi d’améliorer la santé des femmes enceintes et de leurs futurs enfants, mais aussi de soutenir l’agriculture locale et biologique. Une super nouvelle à la fois pour notre santé et pour celle de la planète.