2022 M10 21
Le concept de “Low-Tech” émerge dans les années 1970 dans certains milieux ingénieurs aux États-Unis. Il faudra cependant quelques décennies et une catastrophe climatique pour que le terme fasse son entrée dans le débat public.
La low-tech, c’est en gros ce qui correspond à la diminution de l’empreinte environnementale d’un objet. On entend par là qu’il s’agit de produire un objet du quotidien de la manière la plus efficiente possible : que ce soit robuste, efficace, réparable facilement et fabriqué à partir de matériaux du quotidien.
Réservé à quelques technophiles engagés et à des expérimentations dans des éco-lieux, les low-tech font désormais partie intégrante de notre quotidien, à tel point que de nombreux foyers commencent à s’équiper d’inventions low-tech pour réduire leurs consommations.
Voici un petit zoom sur 7 innovations qu’il est possible d’adopter à la maison :
La marmite norvégienne
En pleine crise de l’énergie, ce concept facile à mettre en place en maison comme en appartement permet de cuire de bons petits plats en réduisant de 50% l’utilisation des plaques. L’idée est assez simple : elle consiste à porter à ébullition une cocotte qu’on va ensuite placer dans un caisson hermétique. Ainsi, la chaleur va rester dans la boîte et cela va permettre de poursuivre tranquillement la cuisson pendant encore plusieurs heures.
Le four solaire
Dans la même veine, le four solaire est aujourd’hui l’une des innovations low-tech favorites des adeptes de l’autonomie énergétique. Concrètement, le four solaire fonctionne de manière assez basique : on capte la lumière du soleil grâce à des panneaux réfléchissants qui vont transformer ce rayonnement en chaleur à travers une vitre. Cette chaleur permet ensuite de cuire des aliments. Ironie du sort, c’est un peu le même concept de l’effet de serre qui cause le réchauffement climatique.
Dans un four solaire, la température peut facilement monter entre 100°C et 150°C en fonction des modèles. C’est donc particulièrement adapté à la cuisson douce et lente des plats.
Le frigo du désert
Compte tenu du prix et de la consommation énergétique d’un frigo, la conservation des aliments est un problème récurrent dans les pays en voie de développement. Mais dans un contexte de crise énergétique comme celle que nous traversons et au vu de la lutte contre le réchauffement climatique qui nécessite de repenser nos consommations d’énergie, la solution dite du “frigo du désert” devrait vous intéresser.
Concrètement, le frigo du désert - baptisé aussi Zeer Pot - maintient les aliments au frais, sans électricité, grâce au principe de refroidissement par évaporation. Dans de bonnes conditions, la température à l’intérieur de ce frigo low-tech peut atteindre 10°C de moins que la température extérieure.
Le gros avantage, c'est que le frigo du désert peut se fabriquer facilement à la maison grâce à des matériaux peu coûteux : des pots en terre cuite, du sable, et un tissu en guise de couvercle. Il ne sera pas adapté à toutes les utilisations, mais pourrait intéresser celles et ceux qui cherchent un moyen de conserver fruits et légumes sans avoir de cave ou de cellier.
Le poelito
Le poelito est un appareil de chauffage low-tech qui est assez facile à installer chez soi. Il est aussi possible de le fabriquer soi-même lorsqu’on est un bon bricoleur. Son fonctionnement repose sur ce qu’on appelle “le chauffage de masse”. En clair, l’appareil est composé d’un bidon dont le fond est composé d’un matériau lourd (brique, pierre ou béton). C’est là que va se situer le foyer du feu. Cette partie stocke l'énergie produite par une flambée de bois durant 1 à 3 h et restitue ensuite la chaleur une fois le feu éteint pendant près de 24 heures grâce à l’inertie de la masse utilisée.
C’est un mode de chauffage pertinent pour chauffer certains espaces (généralement un salon) car il fonctionne par rayonnement. Le poelito diffuse la chaleur autour de lui mais dans un périmètre réduit. Le petit plus : il est tout à fait possible d’utiliser le poelito comme une plaque de cuisson afin de faire d’une pierre deux coups.
Les toilettes sèches
Faut-il encore expliquer le fonctionnement des toilettes sèches tant elles sont désormais répandues dans de nombreux lieux : festivals, lieux de tourisme, éco-habitats. Leur utilité n’est plus à démontrer non plus quand on sait que chaque personne consomme en moyenne 36 litres d’eau par jour rien qu’en allant aux toilettes. Avec des toilettes sèches, on économise ainsi plus de 13 000 litres d’eau par an et par personne.
Côté bricolage, c’est assez basique à fabriquer et à installer chez soi. Il suffit de fabriquer un support, d’avoir un seau et d’acheter une lunette de toilette. Ensuite, l’utilisation est assez simple à condition de se fournir régulièrement en copeaux de bois. Il vous faudra également une zone de compost pour évacuer les excréments.
Une petite éolienne à installer chez soi
Baptisée d’après son inventeur, l’écossais Hugh Piggott, l’éolienne Piggott est aujourd’hui la référence low-tech en matière de création d’électricité. Certes, elle ne vous rendra pas autonome en énergie, mais elle peut facilement produire de quoi alimenter la recharge d’un téléphone portable, d’un ordinateur ou pour un éclairage à partir de LED. D’une puissance de 200W, elle est surtout utilisée dans les pays en développement qui n’ont pas accès à l’électricité.
Fabriquer une éolienne Piggott
Le lombricomposteur
Et si vos biodéchets étaient transformés chez vous directement en un compost idéal pour soutenir la croissance de vos fleurs et de vos plantes vertes ? C’est le principe du lombricomposteur : un outil simple à réaliser (il faut 3 seaux en plastique et une perceuse) qui est basé sur l’interaction naturelle entre des petits lombrics et vos déchets. Une fois bien en place, les lombrics vont se délecter de vos biodéchets qu’ils transformeront en compost. Une petite usine de recyclage faite maison qui va réduire le volume de vos poubelles.