2023 M01 31
La sécheresse est un phénomène de plus en plus fréquent dans de nombreuses régions du monde, causant des pénuries d'eau potable et des incidences négatives sur l'agriculture, l'élevage et l'industrie. Cependant, une solution prometteuse pour lutter contre la sécheresse est la technique de capture de brouillard, qui permet de transformer le brouillard en eau potable.
Cette technique consiste à utiliser des filets ou des panneaux spéciaux pour capter les gouttelettes de brouillard dans l'air et les collecter dans un réservoir ou un bassin. Les gouttelettes de brouillard sont ensuite filtrées pour éliminer les impuretés et traitées pour la rendre potable. C’est une technique qu’on retrouve dans des zones arides comme les Andes, les montagnes de l'Afrique de l'Ouest et les îles du Pacifique. C’est également le cas en Europe, notamment aux îles Canaries. Cependant, si cette technique est utilisée pour le moment dans certaines régions arides ou montagneuses, elle pourrait également être étendue à d'autres régions touchées par la sécheresse dans un contexte de réchauffement climatique.
Évidemment, elle présente certains freins et le plus important dépend des conditions météorologiques et de la disponibilité de brouillard. À moins qu’elle soit utilisée dans un environnement qui produit de la brume en permanence ? Cela pourrait être le cas dans les mers et les océans.
Vers une utilisation à grande échelle dans les océans ?
Les océans représentent 70% de la surface de la terre. Pourtant, cette eau nous est inaccessible car le dessalement de l'eau de mer est une pratique coûteuse et très polluante. Cependant, les scientifiques ont peut-être trouvé une autre manière de capter l’eau des océans et de la transformer en eau potable de manière durable et respectueuse de la biodiversité.
C’est en tout cas l’objet de scientifiques américains qui souhaitent ainsi reprendre l’idée de ce qui fonctionne à terre pour le brouillard afin de l’adapter à un environnement marin en capitalisant sur l’évaporation de l’eau de mer. L’avantage de ce procédé, s’il fonctionne, c’est qu’en s’évaporant, l’eau de mer perd naturellement le sel qu’elle contient. C’est pour cette raison que l’eau de pluie n’est pas salée.
Dans une étude publiée dans la revue Nature, les chercheurs estiment ainsi qu’une « surface de capture verticale de 210 m de large et 100 m de haut (…) peut fournir un volume suffisant d’humidité extractible pour répondre aux besoins quotidiens en eau potable d’environ 500 000 personnes en moyenne ». Des résultats obtenus en faisant une simulation sur 14 sites. S’il n’existe, pour le moment, aucun démonstrateur à grande échelle, ce procédé pourrait cependant voir le jour dans les années à venir et serait alors une aide considérable pour aider certains États à survivre au réchauffement climatique.