Ces Français ont conçu un vélo électrique sans recharge

Utiliser l’électricité produite par l’énergie cinétique n’est pas nouveau, ça existe déjà dans de nombreux systèmes hybrides de nos voitures, en revanche pour faire avancer un vélo c’est une petite révolution. Une idée mise en pratique par les ingénieures de la société STEE, dans le Loiret, dont l’activité d’origine est la fabrication de cartes électroniques. Leur idée : concevoir un deux-roues à assistance électrique qui emmagasine l’énergie produite par le cycliste dans des super-condensateurs sans avoir besoin de les recharger... donc pas de batterie classique... donc pas de métaux issus des terres rares.

Ces métaux qui prennent une place de plus en plus importante dans nos vies : smartphones, ordinateurs, batteries de véhicules électriques, éoliennes ou panneaux photovoltaïques mais aussi dans la robotique. On en consomme de plus en plus, comme en témoigne la croissance annuelle de leur utilisation depuis 1970 : une production qui se multiplie par 2 tous les 20 ans (130 000 tonnes en 2022). Sauf que leurs stocks ont mis des milliards d’années à se constituer et ne sont pas infinis. Et surtout, nos besoins pourraient se heurter à la répartition inégale des stocks sur la Terre et exacerber les tensions géopolitiques. Sans compter que leur extraction et traitement causent des dégâts environnementaux irréversibles.

PI-POP, le vélo de 20kg développé par les équipes de STEE, est équipé d’un système de super-condensateur qui permet une recharge ultrarapide de l’énergie emmagasinée. Pas besoin de brancher la batterie sur secteur, le super-condensateur utilise l’énergie produite par le cycliste lorsqu’il pédale. Résultat : en roulant et surtout en freinant vous le chargez et il restitue cette énergie en cas de besoin dans une côte par exemple. En gros, « vous êtes votre meilleur carburant ». 

À l’arrivée pas mal d’avantages : pas de métaux rares pour fabriquer le super-condensateur, pas besoin de payer d’électricité et surtout les recharges de ce système sont quasiment illimitées. D’ailleurs la durée de vie de ces « batteries » nouvelle génération est estimée à dix ou quinze ans contre trois à cinq ans pour une batterie classique fabriquée en Chine. On peut partir en balade l’esprit tranquille car on n’a pas de kilométrage limité par la capacité de la batterie. Enfin le super-condensateur est pratiquement totalement recyclable !

Aujourd’hui, la 3e génération de vélo PI-POP (uniquement de couleur blanche pour l’instant) est en vente sur le site web de l’entreprise. On peut l’essayer sur place à Olivet (Loiret) avant la mise en place prochainement d’un réseau de distribution.