

Vachement bien, les matelas pour vaches
Dans la région nantaise, Bioret-Agri, le premier fabricant français de matelas pour vaches fait son beurre avec ses couchages innovants et durables. Installées plus confortablement dans leurs logettes, les vaches sont en meilleure santé et elles produisent une plus grande quantité de lait.
2022 M02 8
Elles ont vraiment l'air parfaitement calmes, détendues, sereines ! Vautrées dans leurs logettes, les vaches laitières bichonnées par Bioret-Agri, l'entreprise qui fabriquent leurs matelas, sont considérées comme des clients finaux. « Une éleveuse nous a envoyé une petite vidéo sur WhatsApp d’une de ses vaches qui ronflait. Je n’avais jamais entendu une vache ronfler comme ça. Elle était carrément partie en sommeil paradoxal tellement elle était bien » en sourit encore Jean-Vincent Bioret, le patron de la société quasi-éponyme, située à Nort-sur-Erdre en Loire-Atlantique.
Le latex des matelas pour humain recyclé pour les vaches
Pour expliquer ce confort manifestement très apprécié des animaux, les fameux matelas pour vaches sont constitués d’une sous-couche à base de latex recyclé. Récupéré dans les matelas pour les humains par l’organisme Eco-mobilier, il est rebroyé puis redensifié. « On doit recycler 60 à 65% de tous les matelas latex usagers de France. Sur les matelas, on met 500 g de sciure ou de paille broyée par jour. Si les animaux défèquent, l’agriculteur n’a plus qu’à racler le tout facilement ». Voilà donc une solution d’upcycling originale, de surcroît hygiénique !

Des vaches en bonne santé pour une meilleure production de lait
L’aventure des matelas pour vaches a commencé dans les années 1990. A la faveur d’une mise aux normes obligatoire, le père de Jean-Vincent Bioret, éleveur, s’était rendu compte que ses animaux n’étaient pas bien installés dans leurs logettes, allongés directement sur des dalles de béton. « Il a eu l’idée en regardant les aires de jeux pour enfants de prendre des chutes de balais d’essuie-glace, de les broyer et de les étaler dans les logettes puis de recouvrir le tout avec une bâche de camion. Ça a fait le premier matelas pour vache ». Rapidement, l’éleveur-inventeur avait constaté que ses vaches développaient moins de pathologies au niveau des jarrets, qu’elles souffraient moins d’inflammations et que leur temps de couchage avait augmenté sensiblement. Et des vaches en meilleure santé qui dorment bien, c’est bon pour la production du lait ! Bioret-Agri était lancée.
« On va s’adapter à chaque type de vache et aux portefeuilles des éleveurs. »
Le fiston, très sensible au bien-être animal, a repris l’affaire, il y a une quinzaine d’années et depuis, il la fait prospérer. Bioret-Agri produit aux alentours de 150 000 matelas par an qui coûte de 150 à 250 € l’unité. Il y en a pour tous les goûts et tous les besoins. « Il n’y a pas deux élevages identiques et il y a tout un tas de races de vaches. On va s’adapter à chaque type de vache et aux portefeuilles des éleveurs. Le truc c’est de leur poser tout un tas de questions pour leur proposer ce qu’il leur convient le mieux ». Le catalogue présente une dizaine de modèles. Le nec plus ultra : le matelas connecté et le matelas à eau climatisé qui refroidit le bovin qui ne supporte pas les températures trop chaudes. « Techniquement, les matelas se fixent dans le béton des logettes. Ils sont installés soit par nos distributeurs soit par nos équipes d’installateurs ». Bref, tout est bien conçu pour un confort optimum et durable des vaches puisque les matelas tiennent le coup une quinzaine d’années.

Des matelas pour tout type de mammifères
Aujourd’hui, Bioret-Agri vend ses matelas dans le monde entier. L’essentiel de la production est destiné aux vaches laitières mais pas que…Les vaches à viande commencent à devenir des clientes régulières. Les aires de jeux pour enfants s’équipent aussi pour amortir les chutes éventuelles du haut des toboggans et autres installations pour petits mammifères hyperactifs. Et encore plus surprenant : les girafes du zoo de Kiev dorment sur des matelas Bioret-Agri. Et ne demandez pas à Jean-Vincent Bioret comment il en est arrivé à vendre ses couchages en Russie, il n’en a fichtrement aucune idée.