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Un week-end de Grand Prix de Formule 1, c’est environ 20 bolides surpuissants qui consomment chacun entre 45 et 65 litres au 100 et utilisent, en moyenne, une vingtaine de pneus par course. En combinant la course et les essais, cela représente 17 tonnes de CO2 chaque week-end, 20 fois par an.
Et comme le football et d’autres sports, la Formule 1 est rattrapée par la question de l’urgence climatique. Bon nombre de ses détracteurs dénoncent un sport inutilement polluant alors que la course pour réduire nos émissions de CO2 bat son plein. Et même parmi les pilotes de F1, la question divise, à l’image des déclarations récentes de Lewis Hamilton (qui a vendu son jet privé, est devenu vegan et conduit désormais une voiture électrique sur son temps libre) ou encore du quadruple champion du monde Sébastian Vettel :
« Je pense que nous vivons à une époque où nous avons sans doute des innovations et des options pour rendre la Formule 1 verte elle aussi, sans rien perdre du spectacle, de l'excitation, de la vitesse, de la difficulté, de la passion. »
Objectif Zéro émission carbone en 2030
Le Zéro émission carbone dans moins de 10 ans, c’est pourtant l’objectif conjoint réaffirmé récemment par le patron de la FIA (Fédération Internationale de l’Automobile) et celui de la F1 pour permettre à ce sport de perdurer dans le temps sans causer de dommages à la planète. Un objectif sur lequel travaille activement la filière depuis de longues années, même si les changements ne se voient pas immédiatement.
De nombreuses mesures devraient ainsi être mises en place dans les prochaines années pour rendre la F1 plus écolo. L’utilisation de matériaux durables pour les voitures, le recyclage des déchets sur les Grands Prix ou une meilleure intégration des circuits avec la nature sont des engagements pris pour 2025 . Il y a surtout un travail important à réaliser sur le calendrier et la logistique, qui représente 43% de l’empreinte carbone de ce sport.
Car ce qui pollue le plus dans la F1, ce n'est pas les voitures et leur carburant, c’est surtout le fait de transporter les écuries, les voitures et les pilotes en avion d’un pays à un autre, toute l’année. Mais les équipementiers et les écuries savent très bien que le sujet regardé par la population restera toujours celui de la motorisation. Un sujet pris très au sérieux par la profession qui est déjà dotée d’un moteur hybride qui réduit ses émissions de CO2.
La F1 à l'avant-garde des motorisations de demain ?
Si les constructeurs automobiles ne sont pas toujours en pôle position sur le sujet de l’écologie, les équipementiers de la F1 font pourtant un travail remarquable sur le sujet. La marque Pirelli, par exemple, assure que les pneus utilisés par Lewis Hamilton sont tous recyclés. Les F1 utilisent aussi, depuis 2014 des moteurs hybrides à récupération d'énergie qui ont réduit leur consommation et le bruit qu'ils génèrent. Mais la profession pourrait aller encore plus loin et adopter, à partir de la saison 2025-2026, une nouvelle réglementation qui autoriserait les biocarburants.
Pour Sebastian Vettel, la profession et les motoristes pourraient aller encore plus loin. Le pilote demande même à ces acteurs de dépenser des sommes énormes pour développer des carburants de synthèse qui ne pollueraient pas - ou vraiment beaucoup moins - et qui pourraient aussi être utilisés par les particuliers. En somme, le pilote souhaiterait que la F1 soit davantage avant-gardiste sur le sujet de l’environnement.
De quoi aller vers des courses de voitures électriques ? Depuis 2014, un championnat de voitures électriques existe déjà, il s’agit de la Formule E, dont l’actuel champion du monde est d’ailleurs un pilote français. À l’avenir, une fusion des championnats de F1 et de FE sera peut-être envisageable. En attendant, la filière s’active pour décarboner son activité au maximum. Une bonne nouvelle, autant pour la planète que pour les passionnés de voitures.