burnout

4 employés sur 10 frôleraient le burn-out : comment stopper ça ?

Selon une étude récente, les plus jeunes et les femmes en particulier sont les plus touchés. En cause : le contexte anxiogène, le télétravail et la culture des entreprises pas assez centrée sur l'humain.
  • Le nombre de burn-out avait explosé avec la pandémie, mais à en croire les enquêtes récentes, il n’a fait que grandir depuis. Bien qu’il n’existe pas de décompte officiel en France, une étude d’OpinionWay a mis le cafard à la rentrée 2022 en estimant que 34 % des salarié.e.s français.es étaient en situation de burn-out, dont 13 % (soit 2,5 millions de Français) très gravement.

    Arrêts maladies pour motifs psychologiques, stress chronique, démissions… Le syndrome était identifiable à plusieurs niveaux et frappait en particulier les jeunes actifs (59 % des moins de 30 ans étaient touchés) et les femmes (46%).

    Deux modèles subissaient encore plus fort cette détresse : les managers et les télétravailleurs (43 % et 45 % respectivement). Hélas, cette situation ne semble pas avoir disparu depuis. Au contraire, le gouffre se creuse.

    Y’a comme un malaise

    C’est ce que constate aujourd'hui l'étude Future Forum, menée dans 6 pays (dont la France, l’Allemagne et les États-Unis) entre mai 2021 et novembre 2022. Selon cette enquête, on est globalement passé à 42 % d’employés en situation d’épuisement. Le petit plus à la française : notre taux national atteint 48 %. Gloups.

    Comme dans l’étude d’OpinionWay, les plus concernés sont les moins de 30 ans et les femmes. Le fossé qui sépare ces dernières des hommes (34 % contre 26 %) a carrément doublé en 3 ans si l’on se réfère au rapport du cabinet Gallup. La faute bien souvent à la charge mentale parentale qui frappe plus les femmes que les hommes, mais aussi au fait qu'elles occupent moins souvent des postes supérieurs, donc sans latitude sur leurs horaires.

    gallup

    Et concernant les jeunes ? Les génération Z et Y sont déjà plus concernées par l'éco-anxiété, qui contribue à faire exploser le syndrome burn-out, comme l'ont démontré plusieurs études. Mais ils ont aussi plus de mal à entrer et demeurer sur un marché du travail en révolution permanente : licenciements nombreux, embauches rares, menace de nouvelles technologies à maitriser ou pouvant les remplacer…

    La pression est écrasante d’autant que la culture de la performance est ancrée. Il en ressort, selon Future Forum, que beaucoup privilégient le détachement professionnel... ou craquent définitivement.

    Comment régler le problème ?

    Angoisses, insomnies, céphalées (maux de tête) et douleurs dans le dos, voire vertiges… les symptômes sont nombreux. Mais si l’OMS a bien enregistré ce syndrome, les leviers pour le résoudre sont multiples et diffus. Le point primordial est de dépister au plus tôt, donc échanger plus avec les employés.

    La question de la charge mentale peut être résolue par la création de crèches ou services de petite enfance en entreprise, mais plus encore par plus de flexibilité horaire. Les Gen-Y et Gen-Z apprécieront sans doute que les entreprises se préoccupent mieux de la culture de l'entreprise : valeurs et empreinte environnementales, mais aussi inclusivité et respect de chacun. Le manque d’exercice physique, imputable à la sédentarisation du travail (numérisation, visio…) ajoute à la difficulté de gérer le stress pour tous...

    Seuls les grands groupes travaillent à la prévention de l'épuisement (c’est, par exemple, le cas de la SNCF ou de la RATP). Fin 2010, les entreprises développaient des happiness managers pour que leurs employés aiment davantage leur boîte ; il leur reste encore à prouver qu’elles aiment aussi leurs employés.

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