Voici Maya, le premier clone de loup arctique

La Chine a récemment présenté le premier loup arctique cloné au monde. Et cette avancée interroge : pourrait-on utiliser le clonage pour sauver les espèces en voie d'extinction ?
  • Le mot clonage fait souvent frissonner celles et ceux qui l’entendent. Recréer, grâce à la science, un être vivant mort relève un peu de la science-fiction. Et on ne vous parle même pas de la question éthique, lorsque le phénomène s’implante dans notre réalité…

    Parce que oui, en 2022, le clonage d’animaux est déjà tout à fait maîtrisé par les scientifiques. Rappelons que le premier mammifère cloné était la brebis Dolly, en 1996. Avant elle, le tout premier animal jamais cloné était une carpe, en 1963 ! Le clonage d'animaux de compagnie est même devenu un business très lucratif. En Chine, et depuis peu aux États-Unis, des sociétés offrent, contre des sommes conséquentes, de cloner votre animal de compagnie. Remède ultime au deuil ou business morbide... Le sujet fait débat. 

    Une première mondiale

    La société chinoise Sinogene Biotechnology Company spécialisée dans le clonage des animaux de compagnie, veut repenser le clonage. Et pourquoi pas l'utiliser pour sauver des espèces en voie de disparition ? En guise d'entraînement, les scientifiques du groupe ont essayé de cloner un loup arctique… C'est comme ça que Maya est née à Beijing, le 10 juin 2022, d'une chienne porteuse. 

    Au 100ième jour de vie de Maya, la société chinoise a annoncé au monde cette avancée. Le louveteau, en parfaite santé jusqu'à présent, est né grâce à l'échantillon de peau d'une autre louve arctique, également baptisée Maya. Le fœtus a vécu dans l'utérus de sept chiennes beagle différentes avant de naître.

    Une solution miracle pour les animaux en voie d'extinction ?

    En l'occurrence, les loups arctiques ne sont pas en danger critique d'extinction. Mais l'espèce est tout de même inscrite sur la liste rouge des animaux en danger, du fait de la forte menace que représente pour elle le réchauffement climatique. Et si l'on peut cloner un loup, pourquoi pas un autre animal plus exposé encore à l'extinction ? 

    C'est exactement ce qui s'est passé, en 2021, aux États-Unis. Un clone de putois à pied noir est né dans le cadre d'un programme de préservation. C'était le premier clone d'une espèce en danger d'extinction sur le sol américain. Ils avaient déjà été sauvés de justesse par un programme de reproduction en captivité, mais la diversité génétique est faible et le risque de consanguinité trop grand.

    « Cloner Willa permettrait d’augmenter la diversité génétique de l’espèce », avait déclaré Ben Novak, biologiste de l’ONG américaine Revive & Restore. Avec la naissance d'Elizabeth Ann, le clone de Willa, Ben Novak espère bien « augmenter les chances de survie des putois à pied noirs à l’état sauvage ». 

    Si les scientifiques reconnaissent que le clonage aurait l'avantage de préserver la diversité génétique des populations menacées, certains vont plus loin... Avez-vous entendu parler de la « dé-extinction » ? Cela consiste à ressusciter des espèces déjà disparues. Après Doly la brebis et Maya la louve, bientôt Denver le dinosaure ? Qu'on se rassure… On est encore loin du compte. La première tentative de dé-extinction a eu lieu en 2009, avec le bouquetin des Pyrénées et a été un échec. 

    On peut certes cloner des chiens et des loups, mais pour un Jurassic Park 2.0, il faudra encore patienter... Et quelque part, c'est tant mieux.

    Image de Une : Maya à la naissance © Sinogene Biotechnology.png

     

    A lire aussi