À Poitiers, le Futuroscope recycle désormais les urines de ses visiteurs

À Poitiers, au Futuroscope, 4 blocs sanitaires accueillent des urinoirs secs depuis juillet 2021. Ces toilettes sèches, qu’on voit régulièrement dans certains évènements, fonctionnent donc sans chasse d'eau et sont connectées à des réservoirs permettant de collecter l'urine. 

Chaque année, ces sanitaires permettent de récolter 23 000 litres d'urine, qui sont ensuite valorisés par l’entreprise Toopi Organics. Cette dernière les transforme en fertilisants naturels pour les champs. 

Comment ? Concrètement, notre urine contient des éléments chimiques similaires à ceux qu’on retrouve dans les milieux de culture dans lesquels se développent les bactéries qui créent des engrais. L’urine seule est d’ailleurs un fertilisant en elle-même, mais il faut la diluer dans de l’eau pour que cela fonctionne. 

Grâce à un procédé chimique, l’urine des visiteurs du Futuroscope va plutôt servir de base pour faire fermenter des bactéries, qui vont ensuite se développer et se transformer en engrais. Ainsi, de la même manière que nos épluchures peuvent donner du compost afin de nourrir les sols, notre urine servira aussi à l’avenir à améliorer la qualité des champs.

Économiser 300 000 litres d'eau par an

Dans les trois ans à venir, le parc compte collecter l’urine dans la totalité de ces sanitaires. Ce type de toilettes devrait également fleurir prochainement dans des stations-services, des festivals mais aussi des établissements scolaires. 

Outre le fait de récolter les urines et de les transformer en engrais, ce procédé permet aussi d’économiser de l’eau potable. Pour le Futuroscope, l’expérience a permis d’économiser 300 000 litres d’eau par an. Un chiffre intéressant dans un contexte de réchauffement climatique et de raréfaction de la ressource en eau. En moyenne, une chasse d’eau correspond à 9 litres d’eau potable, soit l’équivalent d’un pack de 6 bouteilles de 1,5 litres.