2022 M11 21
Jusqu’ici vous pensiez qu’une peinture ne servait qu’à donner de la couleur ? Puis vous avez appris qu’en optant pour des teintes claires, en particulier le blanc, et vous avez compris qu'on peut réfléchir les rayons du soleil et donc baisser la température d’une pièce. Certains pigments permettent même de renvoyer les rayons infrarouges, rendant le refroidissement encore plus efficace.
Il fait trop chaud en ville? Et si on peignait les rues et les toits en blanc pour faire baisser la température?
— Loopsider (@Loopsidernews) July 31, 2020
De plus en plus de villes s'y mettent, de Los Angeles à Quimper... pic.twitter.com/3uwv1UNQaD
A l’inverse les peintures foncées captent les rayons et canalisent la chaleur... Et en utilisant toutes ces propriétés physiques, des scientifiques ont réussi à concevoir un nouveau genre de peinture capable de produire de l’électricité en générant de la vapeur d’eau.
Transformer un mur en centrale électrique
Ce sont les chercheurs du RMIT, l’université de Melbourne, qui ont conçu ce petit prodige en se concentrant sur deux principes : concentrer le rayonnement et absorber l’humidité. Sans entrer dans le détail du composé chimique, ce revêtement incorpore des pigments en oxyde de titane qui réagissent aux UV en produisant de l’hydrogène.
Or, l’hydrogène est déjà une énergie renouvelable non fossile ; il suffit donc de stocker cette énergie dans une pile à combustible pour bénéficier d’une électricité auto-générée n’importe où. Comme le décrit le Dr Torben Daeneke, qui a mené ces recherches, « le système n’a pas besoin d’eau propre ou filtrée pour fonctionner. Tout lieu entouré de vapeur d’eau, incluant les régions éloignées des côtes, peuvent produire de l’énergie. »
Produire de l’énergie sur n’importe quel mur peut réduire la facture des grands magasins, entreprises et industries. Mais aussi alimenter directement des appareils électriques comme des lampadaires, feux de circulation etc. De quoi rendre nos villes un peu plus autonomes énergétiquement. Et c’est peu dire qu’elles en ont besoin ces jours-ci.
L’électricité, moteur de la transition écologique
Entre 2020 et 2021, la consommation mondiale d’énergie a bondit de 5,4 %. Nous avons englouti 27 520 TWh d’énergie, dont 1414 TWh de plus que l’année précédente ce qui représente la consommation annuelle de toute l’Inde.
Il suffit de penser à tous les appareils électroniques qui en consomment, ainsi qu’aux serveurs qui alimentent le streaming et internet en général. Mais il faut évidemment y ajouter la consommation des véhicules électriques sur lesquels nous comptons pour réduire les carburants fossiles et les émissions de CO2.
Electricity demand rebounded in 2021 — but soaring in Asia — leading to a record rise in coal power and emissions.
— Ember (@EmberClimate) March 30, 2022
Learn more in Ember's Global Electricity Review #GER22https://t.co/RagJUiZw7U pic.twitter.com/iSlAj5Bd3m
La bonne nouvelle c’est qu’en 2021, l’éolien et le solaire représentaient un peu plus de 10 % de la production mondiale d’électricité selon Ember (un think tank dédié à la transition énergétique). Mais à l’inverse, la combustion de charbon pesait plus d’un tiers (36,5%) de la production électrique.
Alors pour augmenter la part des énergies renouvelables dans tout cela, il faudrait multiplier les génératrices des particuliers, que ce soit les éoliennes domestiques ou des panneaux photovoltaïques. Mais tous les lieux ne sont pas propices à alimenter une turbine, et on ne peut pas mettre de panneau solaire sur toutes les surfaces... Alors que tous les murs peuvent être peints.
Selon les Australiens, le coût de production de leur peinture solaire est encore élevé mais il restera sans doute inférieur à celui de fabrication de cellules photovoltaïques. Un espoir. A un détail près : le rendement réel de la production énergétique n’a pas été dévoilé par le RMIT. Il est sans doute assez faible mais pourrait rapidement être contrebalancé par la multiplication des surfaces repeintes et productrices d’énergie.