2022 M09 27
En 2019, quelque 1380 milliards d’animaux auraient été tués pour nourrir les humains. Soit 3,8 milliards par jour ! Des chiffres qui font froid dans le dos, mais ça n’est pas tout… Depuis plusieurs années, de nombreux cas de maltraitance dans les abattoirs ont été dénoncés, notamment par l’association L214 en France. Des images et vidéos ont été diffusées, et ont choqué l’opinion publique. Et elles sont en partie à l’origine de la décision de l’Espagne.
« On ne souhaite qu’une chose, c’est qu’avec cette nouvelle règlementation, on n’ait plus à voir ce genre d’images », a déclaré Ignasi Pons, directeur adjoint de l’organisation de l’industrie de la viande à FranceInfo.
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— PEA - Pour l'Égalité Animale (@PEAasso) September 17, 2022
Une mort digne pour les animaux d’élevage, c’est possible ?
Surtout, les cas de maltraitance d’animaux dans les abattoirs ont soulevé le débat suivant : une mort digne pour les animaux d’élevage, c’est possible ? L’éthologiste Élisabeth Lécrivain déclare sur le site Public Sénat : « Si on veut élever respectueusement les animaux, il faut les abattre de manière respectueuse. » En Espagne, le gouvernement a donc opté pour les caméras de surveillance obligatoires dans les abattoirs. De quoi décourager tout employé.e qui voudrait faire preuve de cruauté envers les bêtes… et c'est une première en Europe.
Du côté des éleveurs français, ils sont nombreux à n'être pas satisfaits des conditions dans lesquels on abat leurs bêtes. Le collectif Quand l’abattoir vient à la ferme milite d'ailleurs pour le développement des abattoirs mobiles. Ce système est jugé plus respectueux du bétail, comme nous l'expliquait en juillet dernier Emilie Jeannin, fondatrice du Bœuf Éthique.
Le paradoxe du cas espagnol
Un décret royal est passé en Conseil des ministres, le 23 août 2022. De quoi « garantir le bien-être animal et améliorer les garanties de sécurité alimentaire pour les consommateurs », affirme le ministère de la Consommation qui travaille depuis deux ans sur cette loi. Une avancée pour la cause animale… Dans un pays loin d’être vegan. En 2021, l’Espagne est devenu le premier producteur de viande de porc d’Europe. En mai dernier, Le Monde évoquait le modèle agro-industriel controversé du pays. Dans la région de Castille-et-Leon, les fermes de cochons se sont multipliées. De quoi permettre à l’Espagne d’envoyer, l’année dernière, 58 millions de porcs à l’abattoir.
Et en France, on en est où ?
En Espagne, on fait donc le pari - controversé - de la vidéosurveillance. En 2019, dans l'Hexagone, on comptait près de 265 abattoirs de boucherie et 700 abattoirs de volailles et lapins. Tous dispose normalement d'un agrément sanitaire. Depuis la promulgation de la loi Agriculture et Alimentation (2018), tous les abattoirs français sont tenus d'avoir parmi leurs employé.e.s un.e responsable bien-être animal (RPA) titulaire d'un certificat de compétence. Même chose dans les élevages depuis le 1er janvier 2022.
Enfin, sur le site du ministère de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, on apprend que des contrôles inopinés sont menés par les Directions Départementales en charge de la Protection des Populations (DDPP).
« Les agents des Directions Départementales en charge de la Protection des Populations (DDPP) vérifient le bon respect de la réglementation. Ils contrôlent de façon inopinée la bientraitance et les conditions de mise à mort des animaux. Les résultats des contrôles sont publics, disponibles sur l'application Alim'confiance. »
Des normes et des décrets pas suffisants pour les associations de protections des animaux. Au sujet de l'abattage les animaux en France, L214 l'affirme : « Que l’abattoir soit local, labellisé, bio ou industriel, que la mise à mort soit précédée ou non d’un étourdissement, la peur et la souffrance sont inévitables. »