Le drone, nouvel ami des agriculteurs

Un Bzzzzzzz bourdonne dans les campagnes... Sûrement le bruit des abeilles. Ou peut-être celui d’un drone en train de répandre ses semences à travers champs ou de repérer les plants malades. Bienvenue dans l’agriculture du futur !
  • On parle depuis quelques années d’agriculture 3.0 et même déjà d’agriculture 4.0. Peu importe le numéro exact de la mise à jour, la robotique, l’intelligence artificielle, le big data et l’internet des objets sont devenus les outils d’une certaine paysannerie technophile. Quant au drone, il pourrait devenir le meilleur allié de l’agriculteur.trice.

    C’est en discutant avec un copain agriculteur que Jean Sorrant, pilote de drone dans le nord de la France, a réalisé que son appareil volant serait très utile pour ensemencer les parcelles où le tracteur ne peut pas passer. Autre avantage : plus de problème de tassement des sols, dû au passage de l’engin à roues, qui entraîne jusqu’à 30% de perte de rendement. Le pilote résume dans les colonnes de Nord Littoral les bénéfices de son quadricoptère face au tracteur :

    « Cela permet d’économiser du carburant, de rejeter moins de C02. Et de semer de manière plus homogène. »

    Bien qu’il n’est pas forcément plus rapide – même avec un rendement de 4 à 5 hectares l’heure – puisqu’il faut compter le temps de recharge des batteries, le drone reste plus économique et plus écologique.

    Le drone sert également à cartographier en temps réel l’état de santé des cultures et ainsi prévenir des maladies. Équipé de divers capteurs, il peut relever le niveau d'azote, le taux d'humidité, le stress hydrique, etc. Il se révèle aussi très pratique au printemps pour effaroucher les corvidés au moment des semis. Pour le moment, le drone agricole est encore un outil marginal dans la panoplie de l’agriculteur.trice, admet Jean Sorrant :

    « En France, on doit être une dizaine. Dans la région (les Hauts-de-France, ndlr), je serais le seul. C’est plus répandu dans le Sud Ouest pour faire du semis couvert dans le maïs et le tournesol. »

    Les applications du drone-semeur sont plus qu'encourageantes. En Australie, par exemple, la startup AirSeed Technologies s’est spécialisée dans le semis de graines d’arbre pour lutter contre la déforestation. Chaque appareil de la flottille est capable de planter, de manière autonome, 40 00 graines par jour. Soit une méthode 25 fois plus rapide et 80% moins cher, selon le fondateur. Plus de 50 000 arbres ont ainsi déjà été plantés et la startup vise 100 millions d’ici 2024. « L’agri-drone » semble donc promis à un bel avenir.

    Crédit photo : ©2016CIAT/NeilPalmer

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